Ce matin profitant du réchauffement de l’eau de mer qui atteint à nouveau les 25°C il était donc plus que tentant de se mettre à l’eau pour profiter du spectacle sous-marin. Quelques apnées plus tard et par moins de 5 m de fond un petit groupe de 7 jeunes sérioles s’approche.
Ces poissons magnifiques ont certainement été attirées par la lampe sous-marine et le flash de l’appareil photo. Ils viennent à ma rencontre, tourne autour de moi curieux de mes apnées successives. Peu farouches, ils me suivent et se laissent photographier à courtes distances se ruant au passage sur les bancs de jeunes Atherina dont ils se nourrissent.
Un petit banc de 7 individus de jeunes sérioles chassent dans les eaux mandréennes, bien reconnaissable à la bande foncée qui traverse leur tête au niveau des yeux. Leur dos est bleu à verdâtre, leurs flancs et leur ventre sont blanc argenté et la ligne latérale fait un arrondi au-dessus des nageoires pectorales.
La sériole, appelée également sériole couronnée ou limon, a été nommée Seriola dumerili (Risso, 1810) par les scientifiques. L’espèce est facilement reconnaissable grâce à la bande sombre qui englobe ses yeux. C’est un poisson pélagique vivant donc en pleine eau dans toutes les mers tempérées et chaude de la planète. Les plus jeunes individus sont jaunâtres et s’abritent dans les tentacules des méduses ou entre les objets et débris flottants.
Deux juvéniles de sérioles nagent autour d’une méduse « œuf au plat » (Cotylorhiza tuberculata), inoffensive pour l’Homme. Ils se précipitent entre ses tentacules à la moindre alerte. La très belle livrée des adultes peut être admirée sur l’étal des poissonniers comme ici au réputé marché aux poissons de Catane.
Ce sont des poissons carnivores qui se nourrissent en chassant d’autres poissons comme les mulets mais aussi les seiches. Ils peuvent ainsi atteindre la taille de 2 m à l’âge adulte pour un poids de 80 kg. Ce qui fait que les individus de Seriola dumerili sont parmi les plus gros de la famille dans laquelle ils ont été classés, les Carangidae.
A leur tour, ils sont victimes de leur appétit et sont attrapés à la palangre par les pêcheurs ou à la ligne de traîne par les amateurs de chair de poissons. Ils font également l’objet d’une pêche artisanale et semi-industrielle aux filets maillants de fond et pélagiques et se retrouvent fréquemment sur les étals des poissonniers.